environnement et science
Bidart
Rédaction
Le projet visant à améliorer la qualité des eaux de la rivière Uhabia est une illustration du principe de "mer poubelle", selon plusieurs associations environnementales.
Le projet visant à améliorer la qualité des eaux de la rivière Uhabia, l'une des plus polluées du littoral basque, est un projet "portant atteinte à l'environnement, coûteux et inutile", ont dénoncé plusieurs associations environnementales.
Ce projet a "pour seul but d'améliorer la qualité des eaux de baignade de la plage de l'Uhabia pour être en conformité avec la nouvelle directive eau de baignade effective en 2015", estiment les associations CADE, SEPANSO, Coordination Nationale Médicale Santé Environnement, Coordination Santé Environnement Pays Basque, IDEAL, Zip Adour. Et d'ajouter qu'il s'agit d'un projet "portant atteinte à l’environnement, coûteux et inutile".
Les communes du bassin versant ont finalisé et signé en juillet dernier un contrat de bassin visant à dépolluer le fleuve de L'Uhabia d'ici 2013.
Le projet mené par la mairie de Bidart et l'Agglomération Adour Cote Basque, dont l'investissement global est de l'ordre de 22 millions d'euros, prévoit le creusement d'un bassin de stockage, le contrôle du fleuve par un système de portes à clapets et la création d'un émissaire en mer, pour détourner l'eau polluée du fleuve lors de fortes précipitations.
Schématiquement 12 millions sont affectés au traitement des sources de pollution reconnues (mauvais ou absence de raccordement au tout à l'égout et pollutions agricoles), expliquent les associations dans un communiqué. Si le contrat de bassin s'engage à traiter ces sources de pollution d'ici 2013, "pourquoi dépenser 10 millions de plus pour le système des portes à clapets?," se demandent-elles.
Ce nouveau système des portes à clapets ne sera utilisé que pendant la période estivale et en dehors des risques de crues. Le reste du temps, les pollutions pourront continuer à s'épandre sur la plage et dans l'océan.
Par ailleurs, les résidus boueux et nauséabonds dans le bassin enherbé engendreront des désagréments pour les riverains.
Une illustration du principe de "mer poubelle"
En plus, les associations environnementales estiment que le projet est une illustration du principe "mer poubelle".
"Le nouvel émissaire déplacera les eaux polluées à 500 mètres au large dans une zone récemment classée Natura 2 000 côtier," expliquent-elles. Ce procédé "ne tient pas compte de la diffusion et de la persistance dans le milieu de la pollution chimique, des métaux lourds, des détergents des perturbateurs endocriniens tels que les PCB présents dans les eaux de l'Uhabia et dans les eaux traitées de la station d'épuration".
Le projet ne prend pas en considération non plus l'existence de l'ancienne décharge de Bassilour. Actuellement enfouie sous la zone d'activités éponyme, cette décharge constitue pourtant "l'une des sources majeures et chroniques de pollution de L'Uhabia".
De même, en période d'abondante précipitation, les effluents (lixiviats) de la décharge Zaluaga de St Pée arrivent jusqu'à l'Uhabia.
Un système aussi "coûteux" et "inutile" pousse les associations à se demander si cet investissement signifie que "les collectivités doutent du succès du contrat de bassin? Le projet serait-il mené pour justifier un manque d'efforts en matière de dépollution?".
Les associations demandent à ce qu'elles siègent au contrat de bassin, comme cela est prévu dans la directive européenne, que la pollution générée par la décharge de Bassilour soit traitée au plus vite et que des contrôles rigoureux (accompagnés de pénalités) soient réalisés auprès des principales sources de pollutions (assainissement collectif et individuel, pollution agricole, hôtellerie de plein air..).
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