Des agriculteurs basques furieux déversent leur lait à Pau

Une soixantaine de producteurs de lait de brebis du Pays Basque ont déversé environ 4.000 litres de lait devant les portes de la Chambre d'Agriculture à Pau.

Après plusieurs semaines de négociation avec les industriels de la filière ovine, la Coopérative Laitière du Pays Basque (CLPB) a décidé d'agir. Les producteurs de lait de la CLPB dénoncent que des laiteries qui achetaient habituellement le lait qu'ils collectent ont décidé de ne plus le faire.

En déversant 4.000 litres de lait - la quantité que la coopérative est obligée de jeter tous les deux jours, faute de preneurs - devant les portes de la Chambre d'Agriculture à Pau, les agriculteurs ont voulu dénoncer la situation "inadmissible" dans laquelle se trouvent de nombreux éleveurs de brebis de la Coopérative laitière du Pays Basque et demander que l'accord interprofessionnel en vigueur depuis 15 ans soit respecté, notamment que le lait produit dans le département soit vendu dans le département.

Depuis des mois, les responsables ovins du Pays Basque demandent aux industriels transformateurs de respecter les accords interprofessionnels, de diminuer les volumes de lait importés et de privilégier le lait produit par les agriculteurs locaux.

L'an dernier, les fromageries ont importé 8.5 millions de litre de lait au lieu des 7 millions auxquels elles s'étaient engagées à se limiter.

Face au refus des laiteries d'acheter le lait de brebis de la CLPB, le syndicat ELB appelle aux producteurs et aux transformateurs d'être solidaires du cas de la CLPB et de trouver une solution interprofessionnelle semblable à celle trouvée l'an dernier lorsque 1,5 million de litres de lait étaient également sans preneur. À cette occasion, tous les producteurs s'étaient soumis à un arrêt de collecte prématurée pour que le lait "en trop" puisse être absorbé.

Il est "inadmissible" que les industriels "prennent en otage" la CLPB et ses producteurs "alors que dans le même temps, ils importeront plus de 8,5 millions de litres de lait cette année encore", dénonce le syndicat ELB. Selon ce dernier, ces entreprises veulent "démanteler" la CLPB "avant que celle-ci n'aboutisse à créer une laiterie qui pourrait devenir concurrente".